À Une Femme - Poème De Paul Verlaine - Poèmes Saturniens

Dans cette optique, on peut affirmer que ce sonnet s'inscrit dans le sillage de la tradition de l'amour platonique qui prône que le poète a la possibilité d'atteindre l'Absolu à travers la contemplation des yeux de la femme. - La femme dont parle Verlaine dans ce poème est, comme nous l'avons déjà signalé, indéterminée. Elle est anonyme et inidentifiable. Elle désignerait non seulement la bien-aimée (le premier amour) mais aussi: * l'amie ou la sœur protectrice et consolatrice: (« grâce consolante » (v1)) * la Muse inspiratrice qui excite la verve du poète. * la femme tentatrice (la courtisane): Eve qui a causé les souffrances du premier homme chassé d'Eden. * Vénus ou une déesse sculptée: on peut imaginer que le poète s'adresse à une statue. Conclusion: « A une femme » est un poème parnassien par excellence. Il l'est tant par sa forme que pas son contenu: le ton lyrique qui côtoie parfois le ton pathétique, l'exubérance verbale, l'ampleur du souffle ainsi que le thème de l'amour impossible, la souffrance et le déchirement intérieur que seul l'acte scriptural est à même d'atténuer l'intensité et enfin l'idéalisation de l'aimée attestent bien ce caractère parnassien.

A Une Femme De Paul Verlaine 3

Le poème « A UNE FEMME » appartient au recueil de poème Poèmes Saturniens de Paul Verlaine. Il est rédigé sous forme de sonnet, c'est-à-dire deux quatrains suivis de deux tercets. On peut remarquer que dans les deux premières strophes, les rimes sont embrassées: "consolation", "doux", "vous", "violente". Alors que dans les deux dernières, il y a au moins deux vers qui riment aléatoirement: "" et " après-midi... attiédi". Grâce au titre et au premier vers, on comprend que ce poème est destinée à une femme: « A vous ces vers ». Dans la strophe 1, il décrit la femme en question: « la grâce consolante de vos grands yeux », « votre âme pure et toute bonne ». Il fait l'éloge de cette femme qu'il semble aimer. On peut penser que ce poème est plutôt du registre lyrique et qu'il déclare sa flamme. Pourtant, ce n'est pas le cas. En effet, dans le dernier vers il dit "du fond de ma détresse violente", ce qui laisse penser que Verlaine est amoureux mais que la relation qu'il désire est vaine, est impossible.

A Une Femme De Paul Verlaine Youtube

Je t'aime. » Le coup de feu Arthur retrouve Paul dans un hôtel bruxellois le 8 juillet 1873. Ce dernier est mal en point et est assisté par sa mère, Elisa. Le lendemain, Rimbaud annonce qu'il repart pour Paris, plongeant son amant dans un désespoir encore plus profond. Verlaine, ivre, retrouve donc Arthur plus tard, un pistolet à la main. Il tire deux balles et crie: « Voilà pour toi, puisque tu pars. » Une des balles touche le jeune homme au bras et il est alors soigné par Elisa. Dès lors, le juge Théodore t'Serstevens s'intéresse à Paul, non pas en raison du coup de feu, mais par rapport aux mœurs de ce dernier. Entre la découverte de lettres compromettantes dans le portefeuille d'Arthur et l'examen corporel humiliant de Verlaine du 16 juillet, on condamne Paul à deux ans de prison. Il écrira son recueil de poèmes Sagesse pendant son séjour derrière les barreaux. De son côté, Arthur achèvera Une saison en enfer, que beaucoup considèrent aujourd'hui comme un chef-d'œuvre de poésie. Verlaine et Rimbaud ne se reverront qu'une fois en 1875 à Stuttgart, avant leurs morts respectives en 1896 et 1891.

A Une Femme De Paul Verlaine Videos

Y-a-t-il des verbes qui renvoient implicitement ou explicitement aux cinq sens ( la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat et le toucher)? - Quels adjectifs et quels adverbes a-t-il employés pour décrire un être, un objet ou un paysage (les épithètes, les attributs, les adjectifs de couleurs)? - A quels procédés ou à quelles figures stylistiques le poète a-t-il eu recours pour mettre en lumière certaines idées ou certains caractères?

A Une Femme De Paul Verlaine Les

Je pense qu'il a également essayé de sucsciter l'étonnement chez le lecteur, de lui faire ressentir une sorte de "choc" pour capter son attention et accentuer ses mots. Dans la seconde strophe on peut remarquer un changement de registre qui est, ici, plus tragique: « le hideux cauchemar », « hante », « pas de trêve », « furieux », « fou », « jaloux », « ensanglante ». Le rythme est plus rapide, on ressent l'expression d'un certain mal-être chez l'auteur. Ces descriptions sont horribles et sombres pour accroître l'effet de ses mots. Il y a notamment une comparaison: « se multipliant comme un cortège de loups ». On croirait presque qu'il est en enfer. Dans la troisième strophe, on peut noter une répétition du mot « souffre »: « je souffre, je souffre affreusement » ce qui accentue la douleur ressentie. Il compare d'ailleurs cette souffrance au « gémissement premier du premier homme chassé d'Eden » qui est, selon lui, une églogue au prix du sien. Il essaye sûrement d'exprimer sa souffrance le plus précisément possible pour qu'au moins, si personne ne peut la ressentir tel que lui, les gens peuvent le comprendre.

A Une Femme De Paul Verlaine De La

A vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente. C'est qu'hélas! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante! Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien! Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'après-midi, - Chère, - par un beau jour de septembre attiédi.

Ces vers acquièrent ainsi la forme d'une litanie lyrique qui mime fidèlement les gémissements de l'âme affligée de l'amoureux solitaire. C'est une messe poétique célébrée en hommage à la Muse. Cette dimension religieuse est centrale dans ce poème. - Une sous partie du développement devrait être consacrée à la fascination irrésistible qu'exerce le regard de la bien-aimée sur le poète: en contemplant les « grands yeux » de sa maîtresse, celui-ci transcende le monde réel et accède à un Ailleurs onirique et paradisiaque où tout est « doux » (v2) et agréable. - Par ailleurs, les yeux charmants de la femme vénérée reflètent une âme « pure et toute bonne » (v3): ça nous renvoie à la thèse platonicienne selon laquelle les yeux sont le miroir de l'âme et c'est justement le paysage intérieur de cette créature angélique qui se présente à la contemplation de l'adorateur charmé (envoûté). Dans un monde placé sous le double signe de la fausseté et de l'hypocrisie, l'âme pure que l'on devine derrière ces yeux représente un havre de paix et d'authenticité.