Mémoire En Réclamation Ccag Travaux

La phase d'exécution des marchés publics n'est pas un long fleuve tranquille, loin s'en faut. Les sources de conflits, lors de la phase d'exécution des prestations, sont extrêmement nombreuses. Les réclamations en cours de chantier, adressées au maître d'ouvrage public, doivent répondre à un certain formalisme découlant généralement des mentions du CCAG applicable. En matière de travaux, le CCAG applicable précise en son article 50. 1. 1 que « si un différend survient entre le titulaire et le maître d'œuvre, sous la forme de réserves faites à un ordre de service ou sous toute autre forme, ou entre le titulaire et le représentant du pouvoir adjudicateur, le titulaire rédige un mémoire en réclamation ». Mémoire en réclamation. Les article 50. 2 et 50. 3 du CCAG travaux ajoutent que le représentant du pouvoir adjudicateur dispose d'un délai de 45 jours à compter de la date de réception du mémoire en réclamation pour y répondre. A défaut de réponse explicite dans ce délai, la réclamation est implicitement rejetée.
  1. Mémoire en réclamation
  2. Mémoire en réclamation btp
  3. Mémoire en réclamation marché privé

Mémoire En Réclamation

Dans un arrêt du 14 avril 2022 n°22BX00534, la CAA de Bordeaux reconnait le titre de mémoire en réclamation à un document auquel est joint l'ensemble des demandes de payements antérieurs. Il s'agit ici d'une application positive du formalisme dû au mémoire en réclamation précisé par le Conseil d'État dans une décision datant du 27 septembre dernier ( CE, 27 septembre 2021, commune de Bobigny, req. n° 442455) auquel nous avions déjà consacré un article. Dans les faits de l'arrêt ici commenté, il s'agissait de l'exécution du marché de travaux « Viaduc en mer » à la Réunion, pour lequel la région Réunion était maître d'ouvrage, et la société V, maître d'œuvre. À la suite d'un ordre de service prescrivant la réalisation d'une protection supplémentaire destinée à assurer la sécurité d'une pille du viaduc, la société V. Mémoire en réclamation btp. avait adressé une première lettre en décembre 2019 réclamant le paiement d'une somme de 4 586 206, 24€, au titre de cet ordre de service. Restée sans réponse, la société V renvoie en février 2020 un document se présentant sous la forme d'un mémoire en réclamation demandant à nouveaux la somme due, joignant la facture détaillée et la lettre de décembre 2019 précédemment citée.

Mémoire En Réclamation Btp

De telles dispositions ne posaient aucunement question jusqu'à l'entrée en vigueur le 1er janvier 2017 du décret n°2016-1480 du 2 novembre 2016, dit décret JADE (« Justice Administrative de DEmain »). Ce décret a apporté de nombreuses modifications à la procédure administrative contentieuse. Notamment, son article 10 est venu élargir aux marchés publics l'obligation d'introduire un recours dans le délai de 2 mois à compter de la notification ou de la publication de la décision attaquée. L'article R421-1 du code de justice administrative précise ainsi désormais que « la juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée ». Le délai de recours contentieux prévu par les dispositions de l'article R421-1 du code de justice administrative est-il également opposable aux réclamations formulées en cours de chantier? Marché public: qu’est-ce qu’un mémoire en réclamation au sens du CCAG – Cabinet d'Avocats TAURAND. En d'autres termes, la décision de rejet d'un mémoire en réclamation présenté en cours de chantier par le titulaire d'un marché de travaux doit-elle obligatoirement, à peine de forclusion, être contestée par-devant le Tribunal Administratif dans un délai de 2 mois à compter de sa notification?

Mémoire En Réclamation Marché Privé

2001, n° 216642, Société Rufa, Lebon). La Haute Assemblée précise désormais que le mémoire de réclamation doit expressément mentionner, en plus des chefs de la contestation décrits de manière précise et chiffrée, l'existence d'un différend entre le titulaire du marché litigieux et l'acheteur public. Dès lors, n'est pas une réclamation un mémoire qui est « insuffisamment motivé » et « n'expose aucun des chefs de sa contestation avec une précision suffisante ». Décret JADE et procédure de règlement des litiges du CCAG travaux. Par ailleurs, si le titulaire du marché peut faire figurer d'autres éléments et justifications qu'il estime nécessaires dans des documents annexés au mémoire, pour autant « [ce mémoire] ne peut pas être regardé comme une réclamation lorsque le titulaire se borne à se référer à un document antérieurement transmis au représentant du pouvoir adjudicateur ou au maître d'œuvre sans le joindre à son mémoire ». Il a été effectivement admis par le Conseil d'État, concernant la contestation du décompte général dans le cadre d'un marché public de travaux, que pour délimiter les contours de la réclamation de l'entrepreneur, il revient de se référer « au seul mémoire adressé à la personne responsable du marché»; aussi, les éléments adressés au maître d'œuvre ne sont pas pris en compte s'ils n'ont pas été adressés à l'acheteur public.

Dès lors, en l'absence de l'indication dans le mémoire adressé à l'acheteur public « du montant de la somme dont le paiement était réclamé (... ) pour chacun des abattements contestés », l'entrepreneur « [doit être regardé] comme ayant implicitement accepté le décompte général » (CE 5 oct. 2005, n° 266368, SNC Quillery Centre, Lebon). Mémoire en réclamation marché privé. Il ressort de l'arrêt rendu par la cour administrative d'appel de Versailles que la société requérante a refusé de signer le projet de décompte général adressé par la commune, en particulier en ce qu'il ne tient pas compte « de sa demande de rémunération complémentaire (... ), de l'ordre de service n° 6, ainsi que des écarts de montants entre les situations validées par la maîtrise d'œuvre et les règlements perçus ». Or, la cour constate que ni le courrier adressé à la commune, ni le projet de décompte général établi par la société requérante n'expose de façon « précise et détaillée » les chefs de la contestation, en particulier « l'ordre de service n° 6 » et les « écarts de montants entre les situations validées par la maîtrise d'œuvre et les règlements perçus ».