Jean Claude Gallotta Le Sacre Du Printemps

Assoupi sur son banc en bois, il «s'enrêve» aussitôt, dit-il aujourd'hui. Les images l'emportent. Il s'en souvient encore. Des figures séraphiques, des ombres sensuelles, des corps tourmentés, des éveils interdits, des émois inexpliqués, des palpitations troublantes. C'est alors qu'il chorégraphiait la dernière séquence de son spectacle précédent, l'Homme à tête de chou, que lui sont revenus ces souvenirs. Jean claude gallotta le sacre du printemps de bourges. Par quelle voie secrète? Par la silhouette de Marilou traversant la scène comme l'Elue de Stravinsky offerte à la mort? Par la musique de Serge Gainsbourg nourrie, parfois clandestinement, de références classiques? Par la vitalité des interprètes dont il lui paraissait indispensable de prolonger la flamme? En guise de réponse, le Sacre s'est alors imposé comme le second volet du diptyque commencé avec l'Homme à tête de chou: mêmes danseurs, même lumière sélénienne, mêmes énergies venues directement de la musique. En hommage à Tadeusz Kantor, et à sa Classe morte, classe qui est aussi celle de beaucoup d'autres enfances en noir et blanc, celle de Jean Vigo (Zéro de conduite) ou celle de François Truffaut (les 400 coups), la scène est comme passée à l'estompe du souvenir, la musique insolente de Stravinsky et la danse désir des interprètes perçant sous le voile comme des élèves effrontés sous le nuage de craie.

Jean Claude Gallotta Le Sacre Du Printemps 2022

Quel Sacre va-t-on donc voir? « Ce sera vraiment du "Émile Dubois"! Ce pourrait être du Mammame… Ne vous inquiétez pas, on retrouvera cette patte. Je l'ai juste rendu un peu plus urbain; on a l'impression qu'on est peut-être sur un parking, on s'attend à du hip-hop, mais non, c'est Le Sacre! » La version que Stravinsky a dirigée lui-même sera en tout cas précédée de deux "petites" pièces de dix minutes chacune, Tumulte et Pour Igor. Histoire de mieux camper la problématique "gallottienne"… Tél. Jean claude gallotta le sacre du printemps haussmann. 04 76 00 79 00. Site Web:

Jean Claude Gallotta Le Sacre Du Printemps De Bourges

Si quelques beaux moments chorégraphiques ancrent de façon intéressante l'héritage de Stravinsky dans l'ère de la vacuité contemporaine, force est de constater que quelque chose manque…une profondeur, une âme à cette version du ballet séculaire, de fait plus édulcorée que subversive. JEAN-CLAUDE GALLOTTA - LE SACRE DU PRINTEMPS - Chaillot - Théâtre national de la Danse | THEATREonline.com. Le choix de faire du Sacre une sorte de L'homme à la tête de chou II pose problème, dans le sens où la partition stravinskienne, puisant son inspiration dans les forces vives des entrailles telluriques qui accouchent du printemps, se fond bien mal dans cette nébuleuse atmosphère bleu pétrole. Comme avec le personnage de Marilou, Gallotta fait le choix de diffracter la figure de l'Elue à travers toutes ses danseuses dites «éligibles». Mais alors que ce parti pris se justifiait pleinement lorsqu'il s'agissait de plonger le spectateur dans les oniriques méandres de l'imagination de Gainsbourg, il semble ici bien moins pertinent. Sans Elue, vecteur de la tragédie donnant sens à la musique originelle, le ballet n'a de «sacré» que le nom.

Jean Claude Gallotta Le Sacre Du Printemps Haussmann

» Le Nouvel Observateur

Jean Claude Gallotta Le Sacre Du Printemps Part I

L'imbroglio de gestes enfiévrés, éclaté en tous points de l'espace et ne se recentrant que ponctuellement sur quelques — au demeurant très beaux — solos ou duos, finit par n'évoquer que les vaines gesticulations d'une danse macabre. Sur l'autel de la dansité compulsive, c'est la densité significative qui semble être sacrifiée. Jean claude gallotta le sacre du printemps 2022. La performance physique des danseurs est certes admirable, mais là où une Pina Bausch savait nourrir la vigueur corporelle d'une flamme profondément intérieure, Gallotta ne nous offre que de superficiels feux follets, agitation aussi exacerbée que vide de sens. La chorégraphie flotte au-dessus du feu sacré animant la musique sans parvenir à absorber sa puissance intrinsèque, «volutes de sèches au menthol» trop évanescentes…

Le Sacre est précédé de deux courts avant-programmes: I – Tumulte, où le chorégraphe invite danseurs et public à entendre le silence brut de la danse qui précède le déchaînement de la musique. Jean-Claude Gallotta - Le sacre du printemps - DanseAujourdhui. II – Pour Igor, un solo interprété par Cécile Renard en hommage au compositeur, apostrophé et tutoyé comme un dieu qu'on n'en finit pas de remercier d'avoir cherché sans relâche à instituer par sa musique un ordre entre l'homme et le temps. Chorégraphies Jean-Claude Gallotta Musique Igor Stravinsky, version dirigée et enregistrée (1960) par Igor Stravinsky avec le Columbia Symphony Orchestra Paysage sonore (I. Tumulte, Igor) Strigall Interprétation: Pour Igor - Cécile Renard Pour Tumulte et Le Sacre du printemps - Alexane Albert, Agnès Canova, Ximena Figueroa, Ibrahim Guétissi, Mathieu Heyraud, Georgia Ives, Bruno Maréchal, Cécile Renard, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger, Stéphane Vitrano, Béatrice Warrand, Thalia Ziliotis

Par quelle voie secrète? En guise de réponse, Le Sacre du printemps s'est alors imposé comme le second volet du diptyque commencé avec l'hommage à Gainsbourg: mêmes danseurs, même lumière sélénienne, mêmes énergies venues directement de la musique. Jean-Claude Gallotta a choisi de travailler sur la première version de l'œuvre, qu'il considère comme une des meilleures, rude, sans affèteries, sans brillance décorative, dirigée et enregistrée par Igor Stravinsky lui-même. Pas d'anecdote, pas d'intrigue. Jean-Claude Gallotta ajoute: pas d'Élue, ou du moins pas d'Élue unique, glorifiée puis sacrifiée. Chaque interprète féminine sera « éligible », tour à tour, pour rétorquer à « l'obscur pouvoir discrétionnaire » des dieux. Le Sacre du Printemps. Du rituel, Jean-Claude Gallotta a également retenu le double sens étymologique de « relier » et de « se recueillir ». Il s'agit bien pour lui de se recueillir, comme à genoux, sur les marches de l'autel qui montent et monteront toujours à son adolescence, et de se relier aux maîtres, de Kantor à Fellini, qui l'ont conduit à ne pas l'oublier.